Nom latin : Rosa Gallica Officinalis
Famille : Rosacées
Le rosier gallique a été rapporté de la Terre Sainte par Thibault IV de Champagne en 1240. C’est un buisson de 70 cm de haut, aux tiges souples couvertes d’aiguillons, ses fleurs rouge pourpré ont un parfum suave. Ses fruits, les cynorrhodons sont appelés "gratte-cul" à cause des soies urticantes qui protègent leurs graines. La culture de ce rosier fit la renommée de la ville de Provins. Les apothicaires tiraient de la fleur de l’eau et de l’huile de rose, ses pétales étaient cuits en confiture et ses cynorrhodons servaient à préparer des remèdes. Bien d’autres roses furent plantées dans les jardins des couvents pour leurs vertus curatives: Rose de Damas, Rose à cent feuilles, Rose mousseuse, Rose musquée...
Beaucoup de ces roses anciennes sont encore multipliées par des jardiniers passionnés.
“J’ai connu des paysans qui se purgeaient avec ces roses, ils en mangeaient une ou deux à jeun ...”
Pierre Joseph Garidel
médecin et botaniste sous Louis XV
Au jardin
Les roses anciennes ont gardé au travers des âges, leurs rondeurs voluptueuses et la mollesse languissante de leur tiges souples. Leur calice, parfois moussu et odorant, leurs couleurs changeantes mais jamais agressives, leur parfum prégnant font qu’elles sont à l’aise partout : en vedettes entourées de lis et d’aromatiques ou bien encore au fond du jardin, livrées à une haie sauvage. Laissez vous séduire par leurs noms évocateurs : Cuisse de Nymphe Émue, Beauté Sans Pareille, Gloire des rosomanes, Roi des Pourpres, La Belle Sultane, Petite de Hollande, La Plus Belle des Ponctuées...
Mes secrets de jardinière
Presque tous les rosiers se bouturent sans difficulté. Une tige de la taille d’un crayon pas plus, ayant fleuri à son extrémité et comportant au moins deux yeux à la base vous donnera un nouveau rosier absolument identique.
Après avoir supprimé les feuilles de la base et coupé de moitié les plus hautes, supprimer sans regret les boutons floraux et plantez-la dans un pot assez haut plein d’un mélange à part égale de terreau, de terre de jardin et de sable.
Si vous récupérez plusieurs morceaux de taille, placez vos boutures tout le tour du pot, contre la terre cuite, les racines se formeront plus facilement.
Bien caler la bouture, l’étiqueter du nom de sa donatrice “Rosier rouge de Raymonde” si vous ne connaissez pas son appellation officielle.
Arrosez doucement et laissez faire le temps en oubliant votre pot à l’ombre sous un arbre.
Au bout de 6 mois, renverser le pot sur une tablette et séparer délicatement les tiges racinées. Rempoter chacune, individuellement, dans un terreau enrichi et mettre en place en terre l’année suivante.
Dans certains villages un peu isolés, le même rosier orne presque toutes les façades. Le premier jardinier a sans doute offert à son voisin une bouture du rosier. Le voisin à son tour en a fait profiter un ami, qui lui aussi a offert des boutures aux jardiniers alentour...
Ceci est bien la preuve que certains rosiers se multiplient facilement !
" Ce rosier a été un rosier sauvage, un églantier qui se couvrait, dans quelque coin d’un bois, de petites roses simples, composées chacune de cinq pétales. Un jour, on lui a coupé la tête et les bras, puis on a fendu la peau d’un des moignons qu’on lui avait laissés. Entre l’écorce et le bois on a glissé un petit morceau d’écorce d’un autre rosier, sur lequel était un bourgeon à peine indiqué. Depuis ce jour, toute sa force, toute sa sève, toute sa vie, sont consacrées à nourrir ce bourgeon. La blessure s’est fermée, mais on voit encore la cicatrice. L’églantier n’a plus de fleurs à lui, c’est un esclave qui travaille pour un maître superbe. Cette belle touffe de feuilles, de fleurs, ce ne sont ni ses fleurs, ni ses feuilles.”
Alphonse Karr - Voyage autour de mon jardin
Mes recettes de sorcière
Choisissez des rosiers dont les fleurs sont bien parfumées et préférez pour l’usage, des fleurs de couleur rose, rouge ou pourpre. Leurs pétales soyeux et odorants vous serviront pour toutes sortes de préparations délicates.
À la saison des roses, je fais le tour du jardin chaque soir pour récolter les pétales fanés dans un panier d’osier. Je coupe ensuite la tige ayant fleuri sous la seconde feuille (environ 10 cm) afin d’induire une nouvelle floraison. Les pétales sont séchés en minces couches dans des cagettes de bois, puis stockés dans des boîtes en carton ( les boîtes à chaussures sont parfaites).
L’huile relaxante à la rose
J’utilise cette huile en massage sur les tempes, elle soulage le mal de tête.
Se masser la nuque et les poignets avec cette préparation procure une délicieuse sensation de détente, doublée du plaisir de se parfumer aux roses de son jardin !
Remplir sans les trop tasser, un bocal de verre de roses pourpres très parfumées: Kazanlik, Blush Damask, Rose de Resht, Belle de Crécy, Charles de Mills, Violacea...
Couvrir d’huile d’amande douce et bien fermer d’un bouchon de liège.
Exposer le bocal au soleil pendant 1 mois. Filtrer et mettre en flacon.
Coussinets à la rose
Lorsque les floraisons sont particulièrement généreuses, je glisse les pétales séchés dans un coussinet d’étamine de coton. Ces petits oreillers parfumés se dissimulent sous le traversin et procurent un sommeil plein de rêves.
Pot-Pourri à la rose et aux agrumes
Pour deux grosses poignées de pétales de rose rouge, secs mais non craquants.
Ajouter
10 feuilles d’agrumes (mandarinier, citronnier, oranger amer) fraîches, hachées menus
20 feuilles sèches de pélargonium rosat finement ciselées
2 branches de romarin fraîches, effeuillées
Remuer délicatement le mélange et pour soutenir sa fragrance, ajouter un petit morceau de poterie imbibé d’huile de rose
Dissimuler sa composition dans un pot de terre sur un meuble
Le pot aux roses découvert, il suffit de plonger les mains dans le mélange, de le brasser, pour que le parfum se diffuse dans la maison sainement et agréablement.