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La ferblanterie

  • Photo du rédacteur: Nicole Claudine Arboireau
    Nicole Claudine Arboireau
  • 15 oct.
  • 2 min de lecture

Quand nous recevons des visiteurs, ils sont très attirés par la ferblanterie qui ponctue le tour du vieux lavoir : arrosoirs, brocs, cuvettes, bassines, etc… C’est devenu ‘tendance’ d’utiliser ces accessoires anciens pour planter des fleurs colorées, plus gourmandes et plus fragiles. Et cela marche ! Ma collection est importante car je tiens ce goût des vieilles choses utilitaires de mon enfance locale.


Ma mère, ménagère des années 50, n’avait pas encore accès à la modernité.

En cuisine, les boites à épices, les bassines à faire la vaisselle, les casseroles, les couverts et les louches, les moules à gâteaux, tout était en fer blanc. On cuisait les confitures dans une bassine de cuivre, dehors sur un foyer de vieilles pierres et je me souviens des pêches de Fréjus éclatées de sucre qu’il fallait touiller jusqu’à ce que cela colle à la cuillère… que l’on avait le droit de lécher prudemment… un délice !


Pour le linge, on utilisait la lessiveuse qu'on mettait à bouillir avec eau, linge sale et savon, sur un feu dans le jardin. L’eau remontait dans le champignon et se versait sur le linge. Alimenté par les buissons desséchés de messugues (ciste de Montpellier) le feu était vif. On laissait un peu refroidir avant de vider le tout dans le bassin de ciment à deux compartiments. Sa margelle servait à poser le linge qu’il fallait frotter et brosser à la brosse à chiendent. Ensuite, il passait dans l’autre bassin pour le rinçage à l’eau claire.


Et voyez vous, les eaux usées finissaient dans le jardin pour arroser les agrumes ou les légumes selon la saison. Ecologistes avant l’heure, mes parents …

Par ailleurs les enfants, afin de ne pas salir la maison devaient se doucher dans ce bassin, à l’eau froide, tout l’été.



J’ai récupéré dans un camping voisin, un bassin de ciment comme celui de mon enfance et il trône dans le jardin avec des bassines en zinc, généreusement fleuries.


Pour le jardin : les arrosoirs nombreux, du moins ceux non percés, sont remplis d’eau lors de l’arrosage hebdomadaire. Les très gros sont trop lourds mais déposés sur chaque restanque, ils sont toujours prêts à réanimer une plante amollie par la chaleur, ou en grande souffrance. 


Chaque génération de jardinier a vu l’évolution des instruments, des matières, des besoins.  Curieusement ce sont les plus jeunes qui découvrent le charme des vieux contenants, des vieux outils, des vieilles techniques. Les plus anciens sont plutôt émerveillés par les techniques rapides, les produits efficaces, les outils colorés et moins lourds et les motorisés qui travaillent si vite… 


A vous de choisir, mais quelque soit l’outil, il faut un certain courage pour jardiner : la terre est toujours basse, les escargots et limaces plein d’appétit, les herbes toujours aussi folles, les oiseaux gourmands de vos fruits… Et j’en passe mais rien n’arrêtera celui ou celle atteint de cette maladie jardinière qui fait des centenaires !



 
 
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